J’ai le syndrome de l’imposteur, so what?

En cette fin d’année, j’ai envie de vous parler du syndrome de l’imposteur. J’aurais pu en faire un article sur « comment s’en débarrasser en trois étapes », mais soyons franc deux secondes : le syndrome de l’imposteur, y a que toi qui sais pourquoi tu l’as, et comment t’en débarrasser.

Euh bah là, si je savais tout cela, ça ferait longtemps que je l’aurais éliminé.

Je m’attendais à ce que tu me répondes cela.
Dis-toi que le syndrome de l’imposteur est alimenté différemment selon les individus. Et les facteurs qui viendront l’aggraver ou le résorber diffèrent aussi.

Du coup, j’ai écrit cet article pour que tu comprennes le processus du syndrome, et te partages des outils permettant de l’éradiquer pour de bon.

Ça marche comment le syndrome de l’imposteur?

Le syndrome de l’imposteur, aussi appelé syndrome de l’autodidacte, se matérialise par une forme de doute excessif, concernant tout ce que vous accomplissez.
En gros, tout ton travail, ta légitimité, tes succès et mérites, tu penses que tu ne les mérites pas.
Ainsi, tu auras tendance à les rejeter ou les renvoyer vers d’autres éléments extérieurs (autres collaborateurs, employés, le marché, la chance…)

En tant qu’imposteur, ta plus grande crainte sera de te faire « démasquer » et que les conséquences de cela te tombent dessus. Du coup, tu emploies des stratégies pour combler cela. En voici quatre courantes :

Quatre attitudes face au syndrome de l'imposteur

Auto-sabotage : Cela intervient lorsque tu chercheras à te minimiser ou te dévaloriser, face à tes partenaires, collaborateurs ou clients. Ainsi, lorsque tu te feras démasquer, la « chute » sera moins douloureuse.

Sabotage : Cela intervient lorsque tu chercheras à te créer une légitimité factice en mentant ou omettant des détails. Tu pourrais même tenter de t’attribuer des mérites qui ne t’appartiennent pas, ou renvoyer les « fautes » sur des éléments extérieurs à toi-même.

Perfectionnisme : Cela intervient lorsque tu sens que tu dois combler ce vide énorme. Et pour cela, tu dois être 200 fois meilleur, 200 fois plus productif. Alors tu te tues au travail. Tu tentes d’être ultra serviable, en donner toujours plus. Oh, ben cette cliente m’a fait confiance, vu que je ne mérite pas sa confiance, je lui offre ce service en plus gratuitement. 

Procrastination : C’est aussi une forme d’auto-sabotage. Tu te laisseras divertir, et réaliser des tâches secondaires. Et le moment où tu devras livrer ton travail, ce sera un échec, et tu l’auras bien mérité! Pour les procrastineurs, pense à lire mon article avec des techniques pour finir de procrastiner.

Source : Wikipedia – Impostor Syndrome – Jobboom

Te reconnais-tu dans une ou deux attitudes? Good! Continuons.

Ce qui alimente le syndrome

Toi, ton but, c’est d’identifier ce qui fait que tu vis le syndrome de l’imposteur. En sachant cela, tu pourras ainsi « désamorcer la machine » et réduire ses effets (voire les faire disparaître).

Je ne voudrais pas prétendre savoir tout ce qui peut alimenter ton syndrome.
Par contre, j’ai collecté plusieurs recherches existantes, mes propres expériences et mes analyses durant ma formation en prise de parole en public. Ainsi, j’en suis sorti avec 7 facteurs qui alimentent le syndrome de l’imposteur.

1- Ton estime de toi

Je le mets en premier parce que c’est vraiment le plus courant qui soit. Sais-tu ce que représente ton estime? Non, ce n’est pas l’assurance qui se dégage de toi. C’est la valeur que tu penses avoir de toi-même.

C’est un élément tellement important, et pourtant si méconnu du monde. Il impacte littéralement toutes nos actions, nos ambitions, notre confiance, nos qualités, notre apprentissage et j’en passe.

Dis-moi si tu es d’accord : toi, moi, tes parents, ton meilleur ami, nous avons tous une valeur, n’est-ce pas?
Une valeur qui n’est pas nécessairement déterminée par ce que nous faisons, ou avons, mais plus par ce que nous sommes.

Et bien là où ton estime va affecter ton syndrome de l’imposteur, c’est quand tu penseras ne pas avoir suffisamment de valeur dans une situation donnée (vendre un produit ou service, offrir un conseil, etc.).

Les déclencheurs à l’origine d’un besoin d’estime de soi non comblé sont nombreux! Et je n’ai pas « d’universels à te donner ».
Je peux cependant te recommander de travailler cet aspect de toi avec un professionnel tel un psychologue, hypnologue, psychothérapeute ou coach (si celui-ci est bien calé en estime de soi, bien sûr).

2- Ton manque d’expérience (ou certification, savoir…)

Typique… typique! J’ai mis ce point, bien que ce ne soit pas du tout un facteur. Seulement après avoir analysé avec d’autres entrepreneurs ce qui alimentait leur syndrome, ils me sortaient en premier : parce que je n’ai pas d’expérience/diplôme, parce que je suis trop jeune…

Un manque de quelque chose n’est pas un facteur, mais il découle de ton estime de toi. Encore une fois, ce qui importe dans la réalisation d’une action ou d’un projet, c’est ton intention et l’énergie que tu mets dedans. Alors que tu es plus âgé, que tu aies plus d’expérience ou pas, ça ne change rien!
J’en suis la preuve : lorsque j’ai démarré Collectif WEB, j’avais côtoyé plusieurs agences connues (sans y travailler) et on m’avait catégoriquement déconseillé d’ouvrir mon agence.
Et ce n’est pas comme si j’étais le seul dans ce cas : beaucoup d’entrepreneurs célèbres avaient démarré leur entreprise avec quasi rien!

3- Tes valeurs

Encore un méconnu. Pourtant, j’observe un bon nombre d’entrepreneurs qui ne savent même pas s’ils appliquent leurs valeurs dans leur entreprise.

Les connais-tu, tes valeurs? Si ce n’est pas le cas, il y a des chances pour que tes actions soient en désaccord avec elles. Et si c’est le cas, tu vivras ce malaise incessant qui te rappellera que tu ne fais pas la « bonne chose », que tu arnaques le monde ou leur mens.

Je t’invite ainsi à faire deux choses :

  • définis 3 ou 4 valeurs principales que tu incarneras fortement;
  • check et double-check si tes actions et décisions respectent tes valeurs

Tu peux t’aider de cette liste de valeurs, réalisée par Jean-Philippe Faure (site web).

4- Ton passé

Ou tes traumatismes. Durant notre enfance, si tu fouilles bien, il y a de fortes chances pour que tu aies vécu une situation difficile, t’amenant à réagir fortement (et durablement). Cela pourrait ainsi être la source de ton syndrome de l’imposteur.

Je vais te donner un exemple très personnel. Depuis tout petit, et même bébé, ma mère me racontait que je ne pouvais m’empêcher de toucher à tout. J’avais besoin de prendre contact avec les objets, les éléments, puis les tester dans plein de situations. Ainsi, cela me permettait de comprendre à quoi servaient cet objet et ses risques.

Voyons ce qui se cache dans cette machine...
Ça, c’était exactement mon genre!

À l’école, ce type d’attitude n’était pas la bienvenue. J’ai alors écopé de bien des punitions, heures de colles, devoirs supplémentaires et j’en passe…
Pour te dire, mes professeurs se souviennent encore de moi, tellement je les ai fais perdre patience.

Sur mes bulletins de classe, les commentaires typiques que je recevais ressemblaient à :

Alexandre a du potentiel, mais l’utilise pour provoquer du chahut dans la classe.
Alexandre est inattentif et bavard.
Notes correctes, attitude désinvolte.

Bref, tu vois un peu le tableau. Mes parents tentaient de me soutenir, mais mes notes parlaient d’eux-mêmes. J’avais la moyenne tout juste, bon en maths, pas mal en français, nul en tout le reste.
Alors, imagine le grand Alex, quand vient le moment où on lui demande : ça te tente d’ouvrir ta propre entreprise? 
Je leur répondais : « Hah, mais encore? Je ne suis pas capable de tenir en place, je brise tout ce que je touche, et n’ai aucun avenir professionnel. »

J’ai été blessé par ce que les professeurs disaient de moi. J’ai été blessé de me sentir autant rejeté, mis à l’écart. Beaucoup ne croyaient pas en moi, et se disaient que j’allais échouer. Et je les comprends! Quand on voit l’enfant turbulent, ayant autant de déficits d’attention, si maladroit, c’est facile de douter de lui.

Il fallut que j’identifie ces blessures, et que je fasse la paix avec, pour que je me sente capable d’accomplir n’importe quoi.

Et on fait comment pour faire la paix avec une blessure? 
Superbe question, et qui serait trop longue à répondre. J’en ferai un article et un webinaire à ce sujet.
Mais dis-toi cela : juste en identifiant l’événement passé, déclencheur de ta blessure, tu as déjà fait le gros du travail. Parfois, cela suffit pour guérir ce trauma.

5- Ton ambition est trop floue

Sais-tu où tu te diriges dans la vie? Sais-tu ce à quoi tu aspires plus tard? Peu nombreuses sont les personnes qui savent répondre à cela. Et tu dois sûrement te demander comment y répondre.
Là aussi, j’aurais une montagne de questions ou d’outils pour t’aider à cela. Il existe même des ateliers et formations pour cela.

Je te suggère donc de te concentrer à la trouver.
Parce que je ne veux pas que tu partes les mains vides, je te donnerai quelques questions à te poser, pouvant t’amener à trouver ta vocation.

  • En quoi suis-je doué dans la vie? (ex.: je suis bon en mécanique, j’ai une grande écoute…)
  • Quelles sont mes qualités? (à savoir que même tes défauts peuvent être une qualité)
  • Qu’est-ce qui vient me chercher dans la vie? (les animaux, je souhaite les protéger de la cruauté)
  • De quel genre de personnes est-ce que j’aime m’entourer? (personnes charismatiques, inspirant à la bienveillance…)
  • Si je mourais demain, quel serait mon plus grand regret (voyager autour du monde).

Avec tout ce méli-mélo, fais une grosse purée, et essaie de faire sortir la ou les vocations possibles.
Tu peux utiliser un grand tableau ou dessin, si c’est mieux pour toi.

6- Ce que les gens pensent de moi

On en revient en quelque sorte à l’estime de soi.
Il est primordial pour toi de prendre le temps de t’estimer convenablement, et t’attacher à cela. Ainsi, qu’importe ce qu’on dira de toi, cela ne t’atteindra pas.
En plus, y a de fortes chances que ce que tu crois qu’on juge de toi est faux. Tu me suis toujours?

Rappelle-toi que ton estime ne doit pas se baser sur ce que tu fais ou as, mais ce que tu es.
Il n’est pas important que ce soit verbalisé, et si c’est le cas, cela peut être « Je suis un être humain ayant cette vocation … ». C’est tout!

Ajoute à cela que tu fais ton maximum pour mener à bien ta vocation, et tu n’as ainsi plus rien à te reprocher!

7- Tu n’es pas assez bien entouré

T’es pas un couteau suisse! Entoure-toi de gens talentueux, et focalise-toi sur ce que tu fais de mieux!

Tu ne trouves pas le facteur qui alimente ton syndrome de l’imposteur?

Pas de panique, c’est possible!
Du coup, j’ai quelques pistes pour t’aider. Voici 3 phrases à compléter. Cela devrait sûrement t’aider à savoir ce qui alimente ton syndrome. Si tu en veux plus, écris en commentaire.

  • Quand je vis le syndrome, quelle serait la pire chose qui puisse m’arriver ?
  • Je suis un « imposteur », c’est évident! La preuve, je suis [ajouter un qualificatif].
  • Je ne peux mener à bien [nommer l’action ou le projet], car il me manque […].

Te sens-tu paré pour éradiquer le syndrome de l’imposteur?

J’espère sincèrement que tu te sens plus outillé pour cela. Écrire cet article fut difficile, car les cas de syndrome pour chacun diffèrent, alors je devais écrire pour les cas les plus communs.

Il se peut ainsi que tu aies encore un peu de difficulté à savoir ce qui alimente ton syndrome de l’imposteur.
Et si c’est le cas, je t’invite à en parler en commentaire. Je viendrais y répondre pour t’aider davantage!

En attendant, bon courage dans tes quêtes!

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